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  • : Campo Stellae (Le champ des Etoiles)
  • : Je suis Pèlerine et Citoyenne d'un monde que je parcours en tous sens depuis des années. Par mes récits, croquis ou aquarelles, fictions, photos, carnets de voyages, je laisse ici quelques traces des mondes réels ou imaginaires que je traverse...
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par le "CAMINO FRANCES" 
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Le 1er jour :
Monfort/Habas
Le 2ème jour :
Habas/Sauveterre
Le 3ème jour :
Sauveterre/ Saint-Palais
Le 4ème jour :
Saint-Palais/Ostabat
Le 5ème jour :
Ostabat
Le 6ème jour :
Ostabat/Bussunarits
Le 7ème jour :
Bussunarits/St-J-Pied-de-Port
Le 8ème jour :
St-Jean-Pied-de-Port/Hunto
Le 9ème jour :
Hunto/Roncevaux
Le10ème :
Roncesvalles/Viscaret
Le 11ème jour :
Viscaret/Zubiri
Le 12ème jour :
Zubiri/Pamplona
Le 13ème jour :
Pamplona/Uterga
Le 14ème jour :
Uterga/Lorca
Le 15ème jour :
Lorca/Estella
Le 16ème jour :
Estella/Villamayor
Le 17ème jour :
Villamayor/Los Arcos
Le 18ème jour :
Los Arcos/Viana
Le 19ème jour :
Viana/Navarrete
Le 20ème jour :
Navarrete/Najera
Le 21ème jour :
Najera/Santo Domingo
Le 22ème jour :
Santo Domingo/Belorado
Le 23ème jour :
Belorado/S-Juan-de-Ortega
Le 24ème jour :
S-Juan-de-Ortega/Burgos
Le 25ème jour :
Burgos/Hornillos
Le 26ème jour :
Hornillos/Castrojeriz
Le 27ème jour :
Castrojeriz/Boadilla
Le 28ème jour :
Boadilla/Carrion
Le 29ème jour :
Carrion/Calzadilla de la C.
Le 30ème jour :
Calzadilla/Sahagun
Le 31ème jour :
Sahagun/Calzadilla de los H.
Le 32ème jour :
Calzadilla/Mansillas
Le 33ème jour :
Mansillas/Leon
Le 34ème jour :
Leon/Villar de Mazarife
Le 35ème jour :
Villar de M./Hospital de Orbigo
Le 36ème jour :
Hospital de Orbigo
Le 37ème jour :
Hospital de Orbigo/Astorga
Le 38ème jour :
Astorga/Rabanal
Le 39ème jour :
Rabanal/Riego de Ambros
Le 40ème jour :
Riego/Cacabellos
Le 41ème jour :
Cacabellos/Vega de Valcarce
Le 42ème jour :
Vega/Hospital da Condesa
Le 43ème jour :
Hospital da Condesa/Triacastela
Le 44ème jour :
Triacastela/Sarria
Le 45ème jour :
Sarria/Portomarin
Le 46ème jour :
Portomarin/Palas de Rei
Le 47ème jour :
Palas de Rei/Ribadiso de Baixa
Le 48ème jour :
Ribadiso de Baixa/Santa Irene
Le 49ème jour :
Santa Irene/Santiago
Le 49ème jour (suite) :
Santiago de Compostelle
Le 50ème jour :
SANTIAGO DE COMPOSTELLA
Le 51ème jour :
Santiago/Negrera
Le 52ème jour :
Negrera/Olveiroa
Le 53ème jour :
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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 12:39

Cuverville ou "Le Génie de la Mer"

 

cuverville-copie-1.jpg

 

 

Bert leva les yeux et admira une fois encore le « Génie de la Mer » qui semblait lui montrer, loin au-delà du port, toutes les merveilles auxquelles il avait dû renoncer…

 

-         Arrête !

-        

-         Mais arrête enfin ... Tu m’escagaces !

 

Il n’a pas tout de suite compris d’où venait la voix, il s’est retourné, personne, un regard à droite, à gauche, non,  i’avé degun,  il était bel et bien seul dans cette fraîcheur matinale et dominicale où il avait décidé, comme chaque semaine à la même heure, de venir traîner un peu sur le quai.

 

Depuis qu’il avait raccroché, Bert aimait bien flâner ici, le dimanche, à l’heure où les touristes traînassent encore entre deux draps d’hôtel et où les familles braillardes en sont toujours à torcher leurs mouflets. Il avait toute l’esplanade pour lui et pouvait jouir, surtout ce matin, de ce bleu de méditerranée qui continuait, malgré les années, à l’appeler au large.

 

La main dans sa poche droite, Bert lissait machinalement le tuyau de sa pipe. Il leva le nez et inspira un grand coup. Ah, ya pas meilleure odeur que celle des embruns… pensa-t-il, trop tôt encore pour une première bouffée. Il ressortit la main de sa poche et la porta en visière au-dessus des yeux. Le soleil malgré l’heure matinale était éblouissant. Bert chercha un peu d’ombre pour mieux distinguer, juste derrière la passe, à droite du chenal, la silhouette massive du « Mérou ». Il fit quelques pas de côté et contourna l’homme de bronze qui semblait lui désigner du doigt son ancien remorqueur.

 

- Eh oui, comme toi il est rangé des voitures ! Ca doit te manquer le large, pas vrai ?

 

Espanté, Bert leva à nouveau les yeux.

 

- Fatche de carigoulette c’est lui qui me parle ?

 

- Oui c’est moi, ça t’étonne ?

 

- qu'es acò ? Es un fénis ? c’est une talounade ou quoi ?

 

Bert n’en revenait pas, mais si l’âge lui jouait des tours, celui-ci finalement était plutôt sympathique.

 

- allez ne reste pas là à bader, c’est normal après tout, on partage tous les deux cet amour du grand large, on parle le même langage. Comme toi je suis resté des années à contempler l’horizon, aujourd’hui on peut bien barjaquer ensemble un moment. D’ailleurs je voulais te dire : quand tu viens là le dimanche matin arrête de me regarder les fesses !

 

- quoi ?

 

- oui, tu fais comme tout le monde, tu me regardes les fesses… et ça me gêne !

 

- quel chichounet va ! Elles sont belles tes fesse, fermes, musclées, t’as pas à en rougir, elles sont à faire estavaner les galinettes !

 

 Bert se retourna encore pour vérifier que personne ne pouvait entendre la conversation étrange qui venait de s’engager…

 

- peut-être, mais quand même, quand « le Petit Puget » a créé ma première ébauche j’ai senti venir le vent… c’était en 1843, tu sais les sculpteurs aimaient bien dans ce temps là l’art antique,  les éphèbes nus. J’avais un peu protesté mais le Louis Joseph il avait son idée bien ancrée au bout de son burin, il m’a rétorqué : "Tu vas rappeler la mémoire  des grands marins, montrer à tous : c’est là-bas... bien loin qu'il faut aller, dans l'immensité, chercher, combattre et triompher … en rappelant le passé tu vas  montrer à nos jeunes marins leur avenir ".  Tu parles, c’est mes fesses que je leur ai montrées et il y en a plus d’un que ça fait marrer… Et si c’était que ça, mais aujourd’hui je suis la risée de tous, ils m’ont même affublé d’un sobriquet ridicule : "Cuverville" ! Comme si ça suffisait pas… faut qu’ils insistent, « Cul vers ville », des fois que certains auraient pas compris !

 

- mais non peuchère, ce nom là c’est juste pour honorer le nom de Cuverville, tu sais, le commandant de la flotte de la Méditerranées dans les années 1890…

 

- humm, ça me console pas, ça fait trop d’années que je supporte les moqueries…

 

- je vais te dire, moi : je suis bien content de pouvoir les admirer à nouveau tes fesses, fan de chichourle, parce que souviens-toi en 44, tu avais perdu tes deux bras et t’as bien failli disparaître pour de bon non ? Les Allemands récupéraient toutes les statues en bronze pour en faire des canons, t’as eu de la chance d’en réchapper !

 

- oui c’est vrai, mais je suis quand même resté coincé avec des tas de vieux débris dans un entrepôt sordide jusqu’en 1957 !

 

- Té, justement, quand ils t’ont retrouvé, je crois bien me souvenir qu’un combattant avait écrit sur ton ventre : « Je suis un grand mutilé victime de la guerre, mais je suis heureux de voir la capitulation nazie par la victoire des peuples libres. ». Tu vois, ils t’aimaient bien les Toulonnais. Finalement ils t’ont donné la place que tu méritais : face à la mer !

 

- Ils ont quand même attendu près de quarante ans avant de m’installer là. Il était temps que je la revois la mer ! D’ailleurs c’est à peu près à cette époque que tu as commencé à venir te promener ici le dimanche, non ?

 

- Hé oui, peuchère, ils m’ont mis à la retraite en même temps que mon « Mérou », après qu’on ait bourlingué du Brésil à l’Afrique et de la Mer du Nord à l’Iroise. Maintenant j’ai plus qu’à faire comme toi : regarder la mer !

 

- On pourra toujours bavasser un peu tous les deux, si ça te dit ?

 

- Té vé, pourquoi pas… Allez vaï, je m’en retourne, à dimanche… même heure, même endroit…

 

Bert lança un clin d’œil malicieux à Cuverville : « tu seras là ? », puis tourna les talons et prit lentement le chemin du retour.

 

Il glissa sa main dans sa poche droite, saisi sa pipe et la bourra méthodiquement… Lorsqu’il tira voluptueusement sa première bouffée de la journée, il se retourna vers le géant de bronze…

 

- C’est vrai qu’il a une belle paire de fesses le bougre !  pensa-t-il, et il reprit son chemin avec au cœur comme un regain d’énergie et plus heureux qu’il n’avait jamais été depuis des années.

 

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 10:53

 

 

succulente-rose-pradet.jpg

 

On les appelle "succulentes", et, même si elle ne se mangent pas, elles régalent notre regard printanier...

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 18:49

L’homme en noir, Rua Comandante Dangereux

 

homme-en-noir.jpg

 

Je venais d’arriver à Luanda et je découvrais la ville du haut de mon balcon. Du huitième étage j’avais une vue stratégique sur le quartier Alvalade. Je m’y postais souvent depuis que j’avais découvert que le soir y apportait une ombre apaisante, que le vent de mer y soufflait une brise fraîche et que je pouvais, aussi souvent que je le voulais, m’isoler et y savourer quelques instants au calme. Au fil des jours, goûter la tiédeur du soir sur le balcon était devenu presque un rituel, une échappée du quotidien. Je sortais sur le balcon, refermais derrière moi les vitres coulissantes, m’isolais d’une journée infernale et rentrais dans un autre univers où la vie semblait tout à coup se dérouler au ralenti : les bruits étaient atténués, les hommes marchaient plus lentement (est-ce moi qui l’imaginais ?),  la nuit absorbait les tensions, du moins ici, sous le balcon, du moins pour moi, je voulais le croire.

 

J’avais souvent l’impression honteuse de regarder sans être vue mais ma présence était discrète,  presque invisible. Je n’étais pas à l’affût pour voler l’intimité des autres, j’étais là seulement pour voir s’écouler la vie et me sentir  « une », au milieu d’un tout.

 

Ce soir là l’avenue Marien N’guabi était très bruyante. Les piétons qui tournaient au coin de la rue pour emprunter la rua Comandante Dangereux laissaient d’un coup la fournaise de l’avenue principale et son agitation et  pénétraient dans le couloir d’ombre dispensée par l’immeuble où j’habitais et les grands flamboyants qui bordaient l’autre côté de la chaussée défoncée. Leur allure changeait. Elle ralentissait… sans doute pour prolonger la parenthèse où ils pouvaient goûter sur une centaine de  mètres cette fraîcheur relative. C’est là que je le découvris. J’ai  cru  d’abord qu’il s’était arrêté là parce que l’alcool l’avait couché par terre. Il gisait au milieu des détritus. Cet homme là je l’ai donc vu couché la première fois. Et quelque chose me semblait anachronique dans son aspect sans que je sache exactement déterminer quoi… une sorte de malaise en le voyant. C’était le soir, la rue était sombre et sous les flamboyants le corps de l’homme était inerte. Il était étalé comme tombé par terre. Voilà… il semblait mort. Mais le malaise venait aussi des autres qui passaient à le toucher, sans le voir, indifférents. Je fixais cette ombre morte intensément comme pour l’obliger à me dire quelque chose, quelque chose de cet homme en noir couché sous mon balcon… De soir en soir l’ombre me devint plus familière. Je l’interrogeais toujours sans percevoir de réponses… Et puis un soir, curieusement, le souffle chaud de l’Harmattan m’enveloppa d’un nuage de sensations étranges. Je voyais, vingt mètres plus bas, l’homme noir couché sur le bas-côté. A l’ombre des flamboyants se répandait son ombre plus sombre encore et son histoire s’inscrivait définitivement dans ma mémoire. L’histoire d’un enfant perdu au milieu d’une guerre civile, l’histoire de sa peur à mouiller nuque et chemise, l’histoire d’une vie qui n’est plus qu’un hasard au milieu du chaos ; une errance incertaine parmi ceux qui n’y avaient pas encore laissé leur âme ; l’ombre d’une vie qui s’était enfuie sans doute avec la raison… J'en avais vu quelques fois de ces hommes égarés, errant parfois nus dans la ville, perdus au milieu de la foule, sans regard pour aucun et tellement isolés en eux-mêmes qu'ils en devenaient transparents pour tous les autres...

 

Je ne me contentais plus maintenant de m’éclipser le soir sur mon balcon… j’y faisais, dès que je le pouvais, des incursions rapides, juste pour vérifier s’il était là. Le plus souvent c’était le soir qu’il apparaissait, ombre informe sous le grand flamboyant. Parfois, lorsque je prenais le bus, tôt le matin, il était encore là, gisant, le visage fermé, mais tourné vers le ciel. Que faisait-il de ses journées, de son temps, de sa vie ? Et de quoi vivait-il ? Au fil des jours l’envie d’en savoir davantage me fit faire le premier pas. Avec un reste de poulet froid, un morceau de pain et de fromage, une orange, enveloppés dans un sac plastique, je partis à sa rencontre. A quelques mètres de lui j’hésitais encore. Je ne l’avais jamais vu d’aussi près. Je retrouvais ce sentiment de malaise des premiers jours. Il était vêtu tout de noir, mais son accoutrement était des plus étranges. On aurait dit qu’il s’était plongé dans un bain de mazout ou d’huile de vidange. Tous ses vêtements : pantalon, débardeur, ce qu’il restait d’un blouson de toile sans manches, tout était imbibé d’un liquide noir et luisant. Même son visage, même ses mains, même ses cheveux crépus… son corps entier luisait dans l’ombre et ses vêtements, collés au corps, lui faisaient comme une seconde peau, encore plus noire que sa couleur originelle. Il ne m’avait pas vue, il regardait fixement un point invisible au-delà des arbres, il ne bougeait pas. Je vis qu’il avait délimité son aire avec un bout de carton sur lequel il dormait probablement. Il n’avait aucun bagage, mais il portait, en bandoulière, une besace aussi noire que tout le reste et,  autour de son cou un nombre impressionnant de colliers, de ficelles, d’amulettes et de gris-gris qui faisaient comme une carapace de protection sur son torse d’une maigreur épouvantable. Puis il me vit enfin, j’étais à quelques pas de lui, et je me sentis brutalement en danger. Je tendis mon paquet comme une offrande, ou comme un bouclier, il ne fit aucun geste pour le prendre, mais son regard affolé me fit comprendre qu’il ne fallait plus avancer. Je déposais presque à ses pieds mon obole et quelques mots d’un portugais balbutiant qui étaient censés en expliquer le contenu, et je m’enfuis à reculons jusqu’au coin de mon immeuble où je m’engouffrais, la respiration un peu courte. Dans l’ascenseur qui me ramenait au 8ème étage je revis la scène au ralenti. J’avais eu peur mais je crois bien qu’il avait eu peur encore plus que moi. Son regard fou transpirait l’angoisse et une sorte de panique d’animal aux abois. Je ne comprenais pas mais ne renonçais pas non plus à apprivoiser ce drôle d’animal. Le lendemain matin il avait disparu, mais mon sachet plastique intact était toujours là où je l’avais posé. Le soir même il était de retour,  son corps maigre étalé sur son bout de carton, immobile et le regard perdu dans les étoiles. Quelques jours passèrent et je m’enhardis à tenter une deuxième approche. J’avais préparé un autre sac plastique mais alors que j’arrivais au bas de mon immeuble j’entendis des éclats de voix et vis un attroupement grossir au coin de la rue.  J’ai tout de suite compris que cela concernait l’homme en noir. Un groupe de jeunes mendiants le cernaient et tentaient de l’approcher. L’homme poussait des cris inhumains d’animal blessé. Autour du groupe, la foule grossissait, un candongueiro avait stoppé son taxi bleu et blanc et ses clients, entassés à 20 ou 30 dans l’habitacle, regardaient sans compassion, la scène violente. Certains haranguaient les loqueteux pour les exciter, d’autres s’étaient approchés par curiosité, presque ravis du spectacle. Je savais qu’en cas d’attroupement il ne fallait pas traîner dans les parages, surtout à la nuit tombée. Pourtant je suis restée plantée là, mon sac plastique au bout du bras, comme si ma présence pouvait le protéger un peu. L’un des plus jeunes et plus habiles réussit à le ceinturer par derrière, alors les autres foncèrent sur lui pour le déposséder. Aussi indifférente à l’issue de la scène qu’elle avait semblé participer à ce combat famélique, la foule s’apprêtait déjà à se disperser lorsque l’homme surprit tout le monde. C’est là que je compris le pourquoi de son accoutrement : comme une anguille gluante, l’homme en noir ayant fait mine de se soumettre un instant, s’échappa sans difficulté des bras qui le ceinturaient trop lâchement. Quelques secondes lui suffirent pour s’enfuir vers les ruelles étroites du musséqué sans que ses agresseurs ne fassent un geste pour se lancer à sa poursuite.

 

L’homme en noir avait depuis longtemps trouvé le moyen d’échapper à toute contrainte, d’esprit ou de corps… Au fond de la rua Comandante Dangereux, je le vis courir plus vite que je ne l’en aurais jamais cru capable et je sus à cet instant que je ne le reverrai plus.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 11:42

Il y a quelques jours, de retour d'Amiens via Paris, en avion,  la descente vers les Pyrénées fut éblouissante. Le ciel était encore bleu malgré l'heure tardive, le bel astre rouge feu embrasait l'horizon...

avion-coucher-soleil.jpg

 

Une image comme celle là se capture de peur de ne plus avoir l'occasion de s'en émerveiller encore... La terre bouge, se fendille, se craquelle, et ses entrailles nous projettent une vision de l'enfer que nous ne serons pas les derniers à avoir provoquée.

 

Le nuage de cendres au-dessus de nos têtes est bien visible et se laisse traquer par les médias gentiment, mais qu'en est-il d'autres nuages moins visibles mais tout aussi polluants dont on a presque réussi à nous faire croire qu'ils ne traversaient pas les frontières ??? (cf. Tchernobyl...).

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 09:52

Entre la France et l'Espagne, en Pays Basque, un fleuve sert de frontière, c'est la Bidassoa (Bidasoa en Basque)

 

espagne-embouchure-bidasoa.jpg

 

La longueur de son cours d'eau en France n'est que de 28 km. Cette photo de l'embouchure de la Bidassoa, je l'ai prise il y a un peu plus d'un mois, j'étais située, côté espagnol, à Hondaribia (autrefois Fuenterabia, Fontarabie en français). A droite la côte française, la jetée, le port et la ville d'Hendaye. J'ai une affection particulière pour ce coin du Pays Basque, c'est là que j'y ai fait ma première plongée en mer... c'était en mai 1975, bien loin dans le temps... et pourtant je m'en souviens encore comme si c'était hier. Vous voyez cette pointe à gauche qui ferme l'embouchure, et bien juste derrière il y a un cap qui encercle une jolie baie (même si celle-ci n'a pas un joli nom : la baie des cochons!) : le Cap Figuier. C'est là que j'ai connu mes premiers émois sous-marins, et c'est là que je suis tombée amoureuse de la mer, celle qu'on ne voit pas, celle qui se trouve sous la surface.

 

La mer c'est comme la vie, le plus beau est souvent sous la surface des choses...

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 12:48

Le "Cocido Maragato" est un plat vraiment typique et unique dont vous entendrez forcément parler sur le chemin vers Compostelle, surtout lorsque vous entrerez, entre Castille et Léon, dans la région de la Maragateria dont Astorga est la capitale.

 

cocido-maragato.jpg

 

 

Ce plat est l’une des préparations traditionnelles les plus originales que j’aie été amenée à déguster sur le chemin et si, en passant à Astorga, j’ai eu beaucoup de mal à trouver un restaurant qui la proposait (c’était un dimanche et presque tous les restaurants étaient fermés),  je n’ai pas regretté le temps passé à ma recherche, le dîner fut SUBLIME.

La particularité de ce plat, qui ressemble un peu à notre Pot-au-feu national, est d’abord d’être consommé en commençant par les viandes  (bœuf, porc, veau et volaille) au nombre de 7 (chorizo, lard, poule, patte, oreille et museau de porc, jarret, épaule et farce), puis en poursuivant par les légumes, choux et pois chiches, et en terminant curieusement : par le bouillon ! Seule entorse à cette dégustation tête bêche, on finit son repas par un dessert : une crème renversée ou un flan aux bons œufs frais.

Même s'il existe plusieurs versions concernant l'origine de ce plat de viandes et cette manière si particulière de le déguster, n'importe laquelle suffirait à expliquer l'extraordinaire popularité que ce plat a su conquérir.

La version la moins crédible assure que l'origine a pu venir des troupes françaises  de Napoléon qui durant la Guerra de la Independencia s'installèrent autour d'Astorga. La crainte d'une attaque obligeait les soldats à manger d'abord la viande, le meilleur morceau du plat,  et à laisser pour la fin les légumes  et la soupe. La légende dit que le prolongement de la bataille leur permit tout de même d’arriver jusqu’au bouillon !

 Une autre version assure que cet usage inversé fut mis à la mode par les muletiers qui mangeaient en route dans une marmite de terre cuite, mais cette coutume semble plutôt répondre à une logique de cultivateur prenant ses repas dans les champs : si l’on commence par le bouillon, la chaleur s’échappe de la marmite et les viandes refroidissent. Il fallait donc commencer par les viandes, puis les légumes et l’on terminait par ce délicieux bouillon aux vermicelles qui concentre la saveur de tous les ingrédients.

La version la plus plausible est celle décrite dans une scène de moeurs de laboureurs et de pasteurs qui raconte comment de retour à la maison, affamés par une journée de travail, ils soulevaient le couvercle de la marmite pour obtenir une ration du cocido. La viande était juteuse et apaisait la faim accumulée. Bien repus, les paysans finissaient calmement leur repas par les légumes... et le bouillon permettait au final d’assimiler la richesse de ce met si réconfortant. En effet, ce pot-au-feu constituait l’alimentation traditionnelle des paysans de la Comarca de Maragateria, qui ne prenaient qu’un seul repas durant leur dure journée de labeur. Aujourd’hui c’est avant tout un repas de fête, souvent proposé pour les noces ou les fêtes familiales. On le cuisine de manière artisanale, avec beaucoup de soin et de tendresse, avant de le manger « à l’envers » comme l’exige la tradition.

 

Et pour bien accompagner ce plat magnifique… un bierzo fera merveille !

Alors, si vous partez sur le Chemin, n'oubliez pas de faire, à Astorga, la halte gastronomique qui s'y impose !!!

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 09:29

Je continue la visite et vous présente aujourd'hui la vue dont Lamartine disait qu'elle était "la plus belle vue de terre au monde"... Il ajoutait, écrivant à son ami Stendhal, ... comme Naples est la plus belle vue de mer au monde.

 

pau-boulevard-des-pyrenees.jpg

 

Si vous vous promenez un jour sur le Boulevard des Pyrénées vous comprendrez très vite qu'il ne pouvait s'appeler autrement. La chaîne des Pyrénées vous saute aux yeux, avec comme point de mire le "Pic du Midi d'Ossau" dont la silhouette se découpe sur le Beth Ceü de Paü (le beau ciel de Pau en Béarnais).

 

Je précise que j'ai pris cette photo en novembre... preuve que le climat, ici, vaut bien celui de la côte d'azur ! Ce jour-là nous avions déjeuné sur la terrasse, il faisait 26 ° dehors...

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 15:57
Je vous présente aujourd'hui ma dernière lecture, un petit traité "philosophique" sur la marche ! Frédéric Gros analyse dans son dernier livre : "Marcher, une philosophie" ce désir qui évolue entre vagabondage et pèlerinage et nous "force", au delà de nous-mêmes, tout en nous offrant un espace de temps pour... penser !

jaquette-marcher-une-philosophie.jpg

"La marche à pied connaît de plus en plus d'adeptes qui en recueillent les bienfaits : apaisement, communion avec la nature, plénitude... Nous sommes nombreux à bénéficier de ces dons. Marcher ne nécessite ni apprentissage, ni technique, ni matériel, ni argent... Il y faut juste un corps, de l'espace et du temps.

Mais la marche est aussi un acte philosophique et une expérience spirituelle... "

Une lecture qui ne fera que vous inciter à marcher encore et encore, pour multiplier vos sensations, vos émotions et trouver si besoin, un peu plus de sérénité !
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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 13:43
Une image de plus pour vous faire découvrir ma ville... Celle-ci représente un point fort dans l'esthétique urbaine de PAU : La Place Royale, ombragée, un peu en retrait du centre-ville, elle offre calme et volupté aux promeneurs du dimanche et même aux autres. On n'y vient pas par hasard, elle débouche sur une vue merveilleuse : la chaîne de Pyrénées dont Lamartine a dit qu'elle était la plus belle vue de terre du Monde.

pau-place-royale.jpg

Cette photo a été prise depuis le premier étage de la Mairie -et du bureau du Maire (Mme Martine Lignière-Cassou)- ouvert au public durant les journées du Patrimoine.

Ce jour là le trop plein de soleil et donc de luminosité nous a privé de la vue sur la montagne (c'est lorsqu'il y a de l'humidité dans l'air qu'elle nous apparaît toute proche), mais n'en soyez pas déçue, j'aurai l'occasion de vous la faire apprécier dans un autre article...

Au fond, le joli kiosque à musique, toujours en service, trône derrière la statue d'Henri IV, l'illustre palois dont le château, tout près de la place Royale est aussi l'un des plus beaux fleurons de la ville. Et derrière le kiosque vous pouvez vous engager sur le Boulevard des Pyrénées pour y admirer la magnifique palmeraie qu'il surplombe. A découvrir encore...
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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 13:25
J'aimerai vous présenter PAU, la ville où j'ai passé mon adolescence et une grande partie de ma vie, lorsque je ne vivais pas à l'étranger. C'est un peu ma ville d'adoption car je n'y suis pas née, mais elle est chère à mon coeur puisque j'ai choisi d'y vivre à nouveau et que finalement j'y ai passé pratiquement la moitié de ma vie...

pau-musee-des-beaux-arts

J'ouvre le bal avec cette photo prise lors de la journée du patrimoine. Il s'agit du Musée des Beaux-Arts. Vous connaissez mon penchant pour la Peinture et l'Art en général... ce n'est donc pas un hasard si j'ai choisi cette photo là pour débuter ma série. Lorsque j'allais encore au Lycée, situé juste derrière le musée, j'y passais de longues heures... dans une contemplation réveuse et fidèle. J'y revenais aussi souvent que je le pouvais et je ne me lassais pas d'y retrouver de jour en jour les mêmes tableaux qui, chaque fois, m'emportaient dans les mêmes émotions ferventes...
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